Un souvenir qui, pour certains, rappellera notre camarade Jean-Pierre Ponnelle, l’inauguration de la station de radio diffusion de Baden-Baden. Souvenir que nous devons à Madeleine-Klümper, « notre correspondante » à Baden-Baden, que nous remercions pour sa participation aux différentes publications.
Il y a de cela soixante-dix ans !
La date de la première émission avait tout d’abord été fixée au 1er avril 1946. Néanmoins il ne fallait pas éveiller l’impression que ce n’était qu’une blague, un poisson d’avril !
Cela se passait dans « votre » ville de Baden-Baden, le 31 mars 1946 à 6h45. Le SWF (Südwestfunk= l’émetteur radio du sud-ouest de l’Allemagne occupée) était né !
(Photo Wikipedia) Des rédacteurs, des techniciens français et allemands avaient œuvré durant six longs mois à mettre sur pied, avec les difficultés que l’on peut sans peine imaginer dans ce monde où régnait encore le chaos de l’immédiat après-guerre, cette station de radio jugée indispensable par les autorités françaises d’occupation. .Il était
nécessaire, en effet, non seulement de diffuser des informations à la population, mais également …
de contrecarrer l’influence pernicieuse qu’avait eu le national-socialisme durant plus d’une décennie et d’infuser les préceptes démocratiques dans une population totalement désorientée.
La Direction de l’Information et sa « Section Radiodiffusion » avec à sa tête le Commandant Pierre Ponnelle se mirent au travail dès septembre 1946. ( Pierre Ponnelle est le père de notre regretté Jean-Pierre qui peignit le triptyque qui se trouva dans l’église Notre-Dame de la Paix jusqu’en 1969, et le grand-père de Pierre- Dominique, compositeur et chef d’orchestre très productif qui vit à Munich et avec lequel je suis en contact amical par mails ).
Il fallait pratiquement tout improviser. On réquisitionna l’Hôtel « Elisabeth », de même que le « Tannenhof ». On fit des travaux de rénovation et la grande salle à manger devint le premier studio. L’acoustique se réglait avec force tentures et rideaux. Deux pianos à queue et une « soufflerie », sorte de machine à vent y furent installés, de même qu’un fauteuil pour les éventuelles interviews. La station était également la fière propriétaire d’une vieille Opel P 4, datant de 1936. Le directeur de la station Lothar Hartmann, les rédacteurs et les traducteurs se trouvaient à l’étage. Il est bien entendu que tout ce qui devait être diffusé était minutieusement contrôlé par une équipe d’officiers sous la direction du commandant Louis Hirn. Quelques-uns des programmes venaient directement de la Radio Diffusion Française, de même que les informations diffusées en français.
Une remarque s’impose ici : Ces programmes, tout au moins au début, ne parvenaient pas aux habitants de la ville. Ceux-ci, en effet, habitués à obéir aveuglément aux ordres car craignant des représailles, à présent de la part de l’autorité française, s’étaient défait de leurs appareils radio sans rechigner et les avaient remis dans les lieux désignés sur les avis placardés. Or, ces avis ne correspondaient pas à la réalité ! Erreur de traduction grotesque et déplorable : seuls les postes émetteurs devaient être confisqués, non les postes récepteurs !
En 1996, le SWF fusionna avec l’émetteur de Stuttgart et depuis cette date il est devenu le SWR (= Südwestrundfunk).
MKL 31 mars 2016
Nous avions déjà publié quelques articles concernant Jean-Pierre Ponnelle, notamment la recherche de son triptyque qui ornait le choeur de l’église Notre Dame de la Paix à Baden-Oos :
Voici une photo historique qui se passe de commentaires, elle image la pauvreté des moyens pour la mise en œuvre de cette antenne radio et met en exergue le mérite de cette équipe franco-allemande pour diffuser l’information.
![]() Yvette Bø Merci pour cet article très intéressant |